Résumé d’un mémoire présenté à la commission sur les
enjeux énergétiques du Québec.
Tous conviennent de la nécessité
d’augmenter de façon très importante la production d’énergie propre pour
combattre la production de gaz à effet de serre, et de façon générale, pour
réduire la pollution générée par la combustion d’énergie fossile.
La production d’énergie propre
fait face à plusieurs problèmes qui peuvent se résumer en deux mots ; des
coûts de production trop élevés et une disponibilité aléatoire ou insuffisante.
Le contexte
Les trois principales sources
d’énergie propre sont l’hydroélectricité, l’éolien et le solaire. Mis à part le
solaire qui est presque inexistant au Québec, le nouvel éolien et les nouveaux
barrages hydrauliques produisent de l’électricité à des coût qui approche
lentement la parité. Cette équivalence de coût est nécessaire pour favoriser
une hybridation du système de production d’électricité. Alors que l’hydraulique
offre un levier formidable pour compenser le caractère aléatoire de l’éolien et
du solaire, il est impensable pour l’instant d’introduire dans le réseau de
façon transparente de l’électricité hydraulique patrimoniale à 2c le KWh, de
l’énergie éolienne à 11c et du solaire à 20-35c.
Le nouvel éolien et le nouvel
hydraulique pourrait être introduit dans le réseau de distribution de façon
transparente. Un barrage de 1000 MW pourrait être jumelé à 2000 MW de fermes
éoliennes, et offrir une production 100% modulable équivalente à celle d’un
barrage de 2000 MW. La seule contrainte physique, le barrage doit être muni de
plus de turbines.
Dans un contexte où le Québec a
une capacité de production électrique supérieure à ses besoins, et où une
nouvelle production hybride d’énergie propre n’est pas compétitive avec
l’énergie fossile américaine, cette merveilleuse opportunité est inutile.
La proposition
« On peut dire que près
de 100% de l’électricité consommé au Québec est livré à partir des plus grands
accumulateurs d’énergie électrique au monde »
On ne parle pas ici de
pompage/turbinage, mais d’un système d’accumulation 100% efficace. Nous avons
besoin d’électricité, nous ouvrons une valve, la demande baisse, nous fermons
la valve.
« C’est notre capacité d’accumulation
électrique qu’il faut vendre à l’exportation. »
Les américains (et les ontariens)
ont investi de façon massive dans l’éolien, mais ils restent pris avec le
problème de l’intermittence qui les empêche de fermer des centrales électriques
à énergie fossile, même si certaines sont désuètes.
Plutôt que de tenter de vendre
des nouveaux blocks d’énergie à l’exportation, il faut favoriser les échanges à
parités. Par exemple, nous acceptons de livrer à demande 10 TWh d’électricité à
l’un de nos voisins, et en échange nous acceptons d’acheter les même 10 TWh
lorsqu’ils sont en situation de surplus. Il est déjà commun de payer plus cher
pour l’électricité à demande en période de pointe, cette tendance va
s’accentuer avec l’augmentation de la production d’énergie intermittente,
(éolien et solaire) et les cas de surplus par période de grand vent sont connus
en Europe.
La vente d’électricité à 6c/KWh
en période de forte demande permettrait à nos voisins de limiter la pression
sur les ‘spot prices’ des périodes de pointes. Un achat des surplus de nos
voisins, par exemple la nuit ou par grand vents, pourrait se faire à 3c/KWh, ce
qui nous permettrait d’approvisionner la province à un coût comparable à celui
de nos barrages patrimoniaux, mais en conservant notre hydroélectricité pour
plus tard.
Une telle entente nous
procurerait donc un bénéfice de 3 c/KWh, sans faire aucune ponction sur nos
réserves énergétique.
Cette stratégie comporte aussi un
levier politique important. Nos voisins du sud prennent très au sérieux, et
avec raison, leur sécurité énergétique. Ce protectionnisme a été et demeure un
obstacle à l’exportation d’électricité par Hydro-Québec. Dans un contexte
d’échange paritaire, il n’y a aucune importation nette d’énergie, donc à priori
la résistance politique tombe.
Les contraintes physiques
Cette stratégie
commerciale n’est pas sans coût. Bien que le Québec aie des surplus de capacité
électrique, nous avons encore une capacité de pointe insuffisante. Pour pouvoir
offrir des échanges d’électricité à ses voisins, Hydro-Québec devra :
1- Investir
dans la capacité de pointe de production d’électricité de ses barrages. Par
exemple un barrage ayant huit turbines pourra être augmenté à douze turbines.
Sans augmenter la capacité annuelle, qui est tributaire du flux de la rivière
harnaché, nous augmentons la capacité ponctuelle de production. Par contre,
toute l’installation de base restant la même, le coût de cet ajout ne devrais
pas dépasser les 10 ou 15% de ceux d’un nouveau barrage.
Peut-être n’est-il pas trop tard pour modifier la fonction des barrages de La Romaine?
Peut-être n’est-il pas trop tard pour modifier la fonction des barrages de La Romaine?
2- Il
faudra aussi investir dans la capacité du réseau de distribution. Le réseau
d’Hydro-Québec comporte beaucoup de redondances qui faciliteront la transition,
mais la capacité de plusieurs segments devra être augmenté.
Dans le contexte
d’un échange important d’électricité avec un profit net de 3 c/KWh,
Hydro-Québec pourrait investir massivement pendant 5-7 ans et générer une
activité économique supplémentaire très importante. Par la suite, les profits
pourront être redistribué à son actionnaire.
Pour un Québec
plus prospère,
François
Gagnon ing.
Président, Wind-Do Inc.
No comments:
Post a Comment